Regards sur la paroisse
Articles publiés dans Eglise en Ille et Vilaine n° 169 du 21 décembre 2009
La construction de l’église Jeanne d’Arc remonte au milieu des années 20. « À l’époque, le quartier était peu habité ; c’était la campagne » précise Joëlle Jennevée, la trésorière paroissiale. Ce quartier, qui a connu un fort développement dans les années 30, a toujours bénéficié d’une population mêlée : résidents du boulevard Sévigné, ouvriers de l’usine Oberthür, personnel de CHSP Guillaume Régnier. Jean-Pierre Lanoë, membre de l’Équipe Pastorale Paroissiale (EPP), souligne l’aspect vivant du quartier : « Il n’y a jamais eu de supermarchés dans le quartier, par contre, il y avait des carrefours commerciaux : épiceries, cafés, boulangeries… » Une vie commerciale porteuse d’échanges, de rencontres et de connaissance mutuelle.
Un autre élément important, c’est la réalité scolaire, avec deux grands établissements : Jeanne d’Arc et l’Assomption, et une seule petite école primaire publique. Le père Jean de la Villarmoy, le pasteur de la communauté, y voit « une chance pour la paroisse et un appel à travailler en communion ». De son côté, Joëlle rappelle la forte présence religieuse qui a irrigué le quartier dans le passé : « Les nombreuses communautés religieuses présentes, dans le passé, sur le territoire paroissial, ont été une grande richesse : présence priante, fraternité, accompagnement des familles. Aujourd’hui, il ne reste que les Frères de Ploërmel, dont un qui est membre de l’EPP ».
Une paroisse ouverte à d’autres réalités ecclésiales
La paroisse Jeanne d’Arc travaille en lien avec l’aumônerie du Centre Guillaume Régnier et avec l’autre paroisse du doyenné : Saint-Augustin. Même si les deux paroisses sont de sensibilité différente, le père Jean de la Villarmoy reconnaît « l’importance des lieux permettant d’autres expressions liturgiques ». Diversité et ouverture, aussi à travers l’accueil d’une communauté de Polonais qui célèbrent la messe dominicale à 17h dans la chapelle Sainte-Anne qui se trouve sous l’église, avec le père Etienne, un prêtre polonais, prêtre à Dinard. Le père Jean explique : « Il loge souvent au presbytère ». Et Joëlle conclut : « Ils apprécient d’avoir l’oratoire pour la célébration et les salles attenantes pour le pique nique et le café. Ils sont heureux d’être à Jeanne d’Arc et nous rejoignent aux fêtes ».
Des équipes liturgiques de quartier
- Le ‘relookage’de la chapelle
de crypte (2008) confié au
cabinet Perrin-Martin, met
en valeur un polyptique de
Lise Mazo (vers 1980).
Des réunions des équipes liturgiques se font dans chacun des quartiers de la paroisse, au domicile du responsable de l’équipe qui se charge d’inviter des habitants du quartier. L’objectif : accueillir et intégrer les personnes nouvellement arrivées sur la paroisse. Chacune des huit équipes se charge d’un certain nombre de dimanches et se charge de la répartition des tâches le jour venu.
Autre élément de la vie liturgique des quartiers : les messes pour les enfants dans des familles pendant le temps du carême. Un temps très apprécié des intéressés et de leurs parents.
Et enfin, il y a trois groupes de prières : le groupe de prière paroissial qui se réunit le 1e mardi du mois, un groupe de « Pèlerins de l’eau vive », et un groupe Notre-Dame de Vie.
Jeune et solidaire
La paroisse est jeune : tant en âge avec beaucoup d’enfants, d’adolescents, d’étudiants, de jeunes ménages (40 % des pratiquants ont moins de 24 ans), mais elle est aussi nouvelle dans sa composition. 50 % des paroissiens n’étaient pas là il y a 5 ans ! S’appuyant sur les anciens, très actifs dans de nombreux services, et qui forment l’ossature paroissiale, l’accueil constitue le canevas de son orientation pastorale : intégrer les nouveaux habitants, dynamiser les plus jeunes pour qu’ils bâtissent leur propre « maison de la foi ».
À la demande des jeunes habitant le quartier, la paroisse a créé une aumônerie pour les lycéens. « Les jeunes de la paroisse constituent l’essentiel des effectifs, mais ils n’hésitent pas à inviter des copains. Une aumônerie pour les collégiens est en projet », explique le père Jean. Parmi les mouvements de jeunes, on note une forte implantation du MEJ (Mouvement Eucharistique des Jeunes) et des Scouts. Jean-Pierre Lanoë évoque en souriant les traditionnels gâteaux achetés à la fin des messes : « Du temps où nous avions des enfants chez les Scouts, j’achetais nos gâteaux, aujourd’hui j’achète ceux des autres ».
Et enfin, toujours pour les jeunes, il y a des groupes d’Éveil à la foi, la garderie pour les tout-petits, le commentaire de la Parole pour les plus grands.
Sans oublier la présence étudiante due à la proximité du campus de Beaulieu. « Un grand nombre d’étudiants loge sur la paroisse, chez des particuliers ou dans des foyers. Il y a des choses à faire au niveau de l’accueil le dimanche après-midi », précise le père Jean.
La solidarité se vit à deux niveaux. Solidarité internationale en lien avec le CCFD et le Secours Catholique : « Nous avons construit des fours pour le Honduras, une école-église à Madagascar et nous accueillons des étudiants étrangers en lien avec Maison en Ville ». Solidarité de proximité à travers la présence des personnes handicapées vivant dans un foyer proche de l’église et que certains vont chercher pour la messe ou raccompagnent après la célébration. « C’est une occasion de rencontres et d’échanges », reconnaît Jean-Pierre.
Importance des temps festifs
Les nouveaux membres de la paroisse aiment se rencontrer, créer des liens : marche et prière de Pentecôte au Mont- St-Michel, découverte de la Baie en famille, relance d’une fête paroissiale.Cette année, elle a duré deux jours. Le premier jour fut déclaré « journée de service » avec vente de bois et de bric-à-brac. La deuxième, consacrée à la rencontre, a eu lieu au Parc des Bois, avec pique-nique après la messe, présentation des services paroissiaux. Le Conseil pastoral se réjouit des 14 familles accueillies à cette occasion. Pour Jean-Pierre, c’est une formidable opportunité de « connaître la paroisse » et pourquoi pas de « prendre des engagements : chorale, animation de chants ou d’aumônerie »
Edith CASTEL